Les annonces de France Supply Chain et de l’ELA : retour sur For Supply and Beyond
Monsieur de Feraudy, une question piège pour commencer : vouliez-vous organiser cet évènement ?
Oui, je voulais cet événement. Il y a environ un an, j’ai reçu un courriel de Thomas Wimmer (président du BVL) qui souhaitait en quelque sorte rejouer le célèbre couple franco-allemand et faire revivre l’ELA. J’ai bien sûr été très intéressé. Nous devons apprendre les uns des autres, nous devons collaborer pour obtenir les meilleures pratiques.
C’est alors qu’est entré en jeu notre partenariat avec Supply Chain magazine, qui organise les Rois de la Supply Chain et, chaque année, ensemble, nous présentons nos champions aux ELA Awards. Et il se trouve que l’année dernière, en 2022, la France a gagné les ELA Awards. Et il m’est venu à l’esprit que nous pourrions avoir une sorte d’organisation de type Eurovision où le gagnant organise la prochaine édition.
Il m’a semblé tout à fait normal de saisir l’occasion des ELA Awards 2023 pour organiser l’événement marquant l’étape d’une nouvelle gouvernance de l’ELA et marquant aussi une nouvelle habitude : le gagnant de ce soir devra organiser ce même événement l’année prochaine.
Avec For Supply and Beyond, quelles idées vouliez-vous pousser auprès de la filière ?
En 2020, nous étions à la recherche d’une mission et il s’est avéré que nous voulions tous utiliser la Supply Chain comme levier pour plus de durabilité. Nous sommes ceux qui, avec nos équipes et leurs compétences sont vraiment essentiels pour faire advenir des Supply Chains plus durables et un monde plus durable. C’est donc notre devise et ce que nous voulons faire. Et nous continuons à aller plus loin (beyond).
Nous avons parlé d’impact social, de circularité, de ralentissement des flux mais également de la mise en place d’écosystèmes collaboratifs. Autant de sujets qui font l’objet de débats, de questionnements et que nos membres développent dans la nouvelle version de notre Manifeste.
Quelles différences avec la version précédente ?
En 2021, le Sénat français nous a invité à un entretien avec une série de questions sur le thème “Comment être plus durable ? ». Nous avons préparé un document de travail montrant les raisons de croire en un tel scénario grâce aux Supply Chains. C’est ainsi qu’a vu le jour notre premier Manifeste.
Dans cette version, nous ne citions pas les entreprises ayant fournis les exemples et les réalisations menées mais dans cette nouvelle version, nous avons décidé de nommer les projets et les sociétés qui ont accepté de témoigner. C’est donc un ensemble de cas d’usage afin d’inspirer les autres et de pouvoir échanger avec ceux qui souhaitent en savoir plus pour répliquer ces projets réussis.
Pourquoi avez-vous choisi de révéler votre plaidoyer pour une Supply Chain Frugale et Désirable au cours de cet évènement ?
Ce que je viens de vous dire ne fonctionne que pour la France. Ce que nous avons appris c’est que très souvent la réponse est au-delà des contraints, les solutions sont au-delà des limites de votre seule entreprise, vous devez collaborer. Vous voyez beyond est partout aujourd’hui. Mais c’est insuffisant de collaborer entre Français. Nous devons apprendre les uns des autres à un niveau européen. J’ai donc invité l’ensemble des invités à se procurer ce Manifeste et à collaborer pour enrichir et compléter ce document avec leurs propres exemples.
Monsieur Markus Mau (Président de l’ELA), une réaction ?
Une nouvelle ère de collaboration et d’interactions s’ouvre et cela représente une réelle valeur ajoutée pour nous tous. Mais pour aller au-delà, comment contrôlons-nous cela ? Comment nous assurer que ce que nous estimons important est pris en charge de la bonne manière et envoyé jusqu’à une destination lointaine ?
Nous avons la certification ELA, une certification individuelle attestant de compétences spécifiques en Supply Chain Management et Logistics. Nous l’adaptons actuellement afin de prendre en compte les nouvelles exigences de la CSRD, ESG, etc. Ce travail se fait de manière conjointe entre industriels et académiques et permettra de s’assurer partout dans le monde que la personne que vous engagez respecte les standards définis par l’ELA et ses membres. Cela va au-delà de tout certificat universitaire.
Dans cet extrait, notre orateur du jour prend l’exemple du café afin de nous démontrer qu’il existe deux façons de penser la Supply Chain :
Transformative Power of Supply Chains on Social Sustainability par Luca SILIPO, Chief Economist, Supply Chain Leader and Independent Thinker
C’est ce second axe qu’il a choisi d’approfondir en faisant appel à nos émotions, à nos souvenirs et à notre rapport aux objets. Luca Silipo nous fait la démonstration d’une vision porteuse d’espoir pour repenser le futur en prenant en compte l’impact global des entreprises sur la cité et ses habitants. Une réflexion sur la manière de contrôler le pouvoir des liens sociétaux et de le potentialiser.
Tour à tour, français, slovène, autrichien, espagnols et suisse sont montés sur scène afin de raconter la naissance de leur projet, leurs objectifs et les résultats obtenus. Les transformations digitales et technologiques pour exploiter et transmettre la donnée furent au cœur de la cérémonie avec l’utilisation de la blockchain, d’intelligence artificielle, d’AGV (Automatic Guided Vehicle), etc.
Les 6 finalistes, et parmi eux le gagnant de l’édition 2023 sont :
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Que faites-vous dans votre pays ? Quelles sont vos priorités aujourd’hui ?
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Quelles sont les meilleures pratiques en Europe en matière de Supply Chain durable ?
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Comment travaillez-vous ensemble ? Quels sont les sujets de collaboration ?
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Comment travaillez-vous avec les autorités européennes ?
Lors de cette 2e table ronde, les intervenants ont pu présenter les solutions concrètes mises en place dans leur entreprise ou avec leur association sur les sujets de transition énergétique, de décarbonation du fret comme de la pénibilité dans le transport ou les entrepôts.
L’une des questions essentielles qui se pose est celle du financement et des coûts pour déployer de telle transformation. Les 4 praticiens nous ont apportés leur réponse et leur vision d’un modèle économique durable.