Skip to main content

Mutualiser ses flux pour accélérer le report modal

Mutualisation entre chargeurs : la clé pour accélérer le report modal ?

Vous travaillez à bâtir des offres de transport bas-carbone ? Vous aimeriez créer de nouveaux axes ferroviaires et fluviaux ? 

pour visionner le replay et les réponses détaillées des intervenants

Depuis 2022, un groupe du LAB SC4Good est dédié au transport multimodal. Son objectif est d’identifier des opportunités de mutualisation pour recourir au transport ferroviaire. Le groupe initial, composé de neuf chargeurs, a partagé et cartographié ses flux logistiques, identifiant des corridors communs entre la France et l’Espagne, ainsi que des flux Est-Ouest.

Cependant, l’analyse a montré que nous n’étions pas assez nombreux pour créer un effet de masse significatif. Pour approfondir le sujet de la mutualisation, la leader du groupe, Florence Ughetto Experte Développement durable & Logistique pour la Supply Chain Renault a organisé ce webinar.

Point de vue académique sur la mutualisation : quelles solutions pour le report modal ?

Hannah Yee, chercheuse post-doc à l’École des Ponts ParisTech a présenté des stratégies pour décarboner le transport de fret via un changement modal, passant de la route au rail intermodal. Elle a expliqué que le rail est utilisé pour les longues distances tandis que la route est utilisée pour les premiers et derniers kilomètres, en utilisant la même unité de chargement tout au long du trajet. Cela permet de réduire les émissions de carbone, car le transport ferroviaire est moins intensif en carbone que le transport routier.

La chercheuse a ensuite abordé le concept de mutualisation, où plusieurs expéditeurs se regroupent pour partager les volumes de transport, ce qui permet de réduire les coûts fixes et d’obtenir des réductions basées sur le volume. Elle a souligné que le rail intermodal est souvent plus coûteux que le transport routier en raison des coûts de manutention aux terminaux et des premiers et derniers kilomètres.

Quatre étapes ont été identifiées pour mettre en place une solution de mutualisation :

  • Chapitre 1

    Identifier

    les flux éligibles pour le rail intermodal

  • Chapitre 2

    Trouver

    des expéditeurs partenaires avec des origines et destinations similaires

  • Chapitre 3

    Établir

    un accord de collaboration entre les expéditeurs

  • Chapitre 4

    Définir

    une stratégie de mutualisation pour organiser le transport collaboratif en pratique

Elle a insisté sur l’importance d’une approche holistique et de la perspective de la chaîne d’approvisionnement pour synchroniser les expéditeurs et optimiser les coûts de transport et de gestion des stocks simultanément.

La plateforme gratuite Appel d’air : trouver ou créer des solutions de transport intermodales

Bernard Guilbot a présenté l’outil Appel d’Air, développé par l’association AI-Cargo Fondation dont il est le président d’honneur, pour aider à la décarbonation du transport de fret en facilitant le report modal. Financée par les certificats d’économie d’énergie, cette application est gratuite pour les chargeurs.

Appel d’Air utilise la plateforme numérique Cumulus pour aider les chargeurs à trouver des solutions de transport intermodal existantes ou à mutualiser leurs flux pour créer de nouveaux services. La plateforme propose des cartes détaillant les réseaux ferroviaires et fluviaux en Europe, avec la possibilité de zoomer sur les gares et ports.

Les utilisateurs peuvent effectuer des recherches simples en entrant des détails tels que le code postal, la ville, la date de livraison, et en définissant des critères de distance ou de durée pour le pré- et post-acheminement. L’outil fournit alors des services pertinents, classés par économie de CO2.

Pour des analyses plus complexes, les utilisateurs peuvent importer des fichiers CSV contenant leurs données de flux de transport. La plateforme évalue ensuite l’éligibilité de ces flux pour le report modal en fonction des services existants et propose des options de mutualisation pour maximiser l’efficacité et les économies de CO2. Toutes les données sont anonymisées pour préserver la confidentialité des chargeurs.

Exemple de cartographie analytique sur la plateforme

Exemple de cartographie analytique sur la plateforme

Retour d’expérience de Michelin sur l’utilisation de la plateforme pour optimiser les flux de transport

Depuis cinq ans, Michelin a une feuille de route ambitieuse pour réduire ses émissions de carbone. L’entreprise travaille sur des solutions multimodales, en commençant par le transport ferroviaire en Europe, utilisant des trains privés.

Depuis deux ans, Michelin utilise AI Cargo pour optimiser la décarbonation de ses volumes de transport. Une collaboration amorcée avec France Supply Chain.

L’intérêt de l’application selon Denis Brangeon, Network Capacity Analyst :

  • Décarboner le reste de nos volumes, plus faibles grâce à ai cargo et  à la mutualisation

  • Donner de la visibilité pour ouvrir le train à d’autres acteurs plus petits en fournissant l’ensemble de leur plan de transport 

  • Mâche une partie du travail réalisé auparavant manuellement

  • Utilisation simple et un accompagnement possible par un cabinet

  • C’est gratuit !

Si vous êtes convaincu comme nous que la mutualisation, la massification nous permettra d’accélérer ce report modal,

contactez-nous et nous relancerons notre groupe en nous appuyant sur ce projet prometteur d’Appel d’air

Nous contacter

pour découvrir le replay et l’ensemble des questions/réponses

  • Appel d’air fait-il une distinction entre les produits dangereux et les produits non dangereux ?

    Oui, il y a dans les templates, on signale si les produits sont dangereux ou sous température dirigée. Et en plus, on a lancé un algorithme d’identification de la nature des flux pour voir la compatibilité ou l’incompatibilité de chargement.

  • Comment rentrer en contact avec les autres chargeurs ?

    En fait, l’initiative vient d’Appel d’air, c’est à partir du moment où il y a des flux qui massifient, permettent la création d’un service potentiel, c’est Appel d’air qui va rentrer en contact avec les chargeurs pour voir s’ils sont d’accord de créer un groupe de travail avec des opérateurs pour lancer un projet.

  • Quid du périmètre de la plateforme ?

    Le périmètre de la plateforme n’est pas européen.

    Aujourd’hui, il est chargé avec pratiquement l’ensemble des services existants en France. Une partie des services européens sont dedans, et je pense qu’avant la fin de l’année, on aura l’ensemble des services existants sur l’Europe. Par contre, sur les services prospectifs, il est valable sur les 27 pays de l’Europe.

  • Quelles sont les fréquences ?

    Sur les fréquences, on voit les fréquences telles que je les ai montrées tout à l’heure dans le moteur de recherche. Quand j’affiche le résultat d’un moteur de recherche, j’ai l’affichage des résultats qui se fait sur 7 jours.

    Pour le reste, ce que j’ai oublié de dire, c’est que quand on fait des tests d’éligibilité des flux, le chargeur qui fait ce test peut faire un download sur un fichier CSV, récupérer l’ensemble de son fichier avec les résultats d’éligibilité, et là, il voit bien qu’il y a conformité entre les dates réelles de départ et les services qui sont opérés qui correspondent.

  • Est-ce qu’Appel d’air travaille avec les chambres consulaires, etc. ?

    Oui, on travaille avec les chambres consulaires, on travaille avec l’ensemble des groupes de travail, des associations, et notamment sur l’aspect ferroviaire et l’aspect fluvial. De plus en plus, aujourd’hui, on s’implique sur les territoires.

    Je voulais aussi dire que pour les chargeurs, quand il y a un peu de difficulté, etc., le programme Appel d’air prévoit aussi une forme d’accompagnement, c’est-à-dire la prestation d’un cabinet, bureau d’études, pour une durée limitée, bien sûr, mais complètement financée par le programme Appel d’air, c’est-à-dire que ça reste gratuit pour le chargeur, pour lui permettre de formaliser ses flux et utiliser la plateforme. Cet accompagnement aussi s’opère sur la durée du programme pour aussi mesurer les résultats, notamment les tonnes-km portables et les tonnes-km reportées.

  • Concernant les gains de CO2 donnés par Appel d’Air, quelles plateformes y sont calculées ?

    Alors, ils sont calculés avec les normes édictées par l’ADEME. On est complètement en phase avec les calculs de l’ADEME. Et le calcul se fait en comparant le flux routier avec le flux reporté pré-acheminement, transport principal et post-achemement.

  • Quel a été l’impact du report modal sur les délais, taux de service, autres ?

    Comme l’avait expliqué Anna, généralement, ce sont des solutions qui sont plus longues parce qu’il y a des ruptures de charges des deux côtés. Et puis, c’est un mode de transport qui est différent. On ne peut pas comparer la route au multimodal.

    C’est vraiment un report, un switch vers un autre mode de transport qui nécessite du coup d’avoir des buffers parce que quand un train est en retard, ce n’est pas un quart d’heure ou une demi-heure. C’est généralement une demi-journée, voire plus. Et puis derrière, il faut qu’il récupère ses créneaux pour être déchargé dans les terminaux. Ça peut être problématique quand les terminaux utilisés sont congestionnés. Donc, il y a des impacts qu’il faut déconstruire potentiellement en amont avec des buffers, déjà pour s’assurer d’avoir un taux de service qui soit presque équivalent à la route. C’est aussi la difficulté d’avoir dans le report modal un taux de service qui soit suffisamment bon pour ne pas impacter les supply chains, notamment quand on est industriel et qu’on est en production.

    Il faut vraiment qu’il y ait aussi une envie, un engagement de faire ce report-là. Parce qu’aujourd’hui, malheureusement, la tonne de CO2, elle n’est pas suffisamment valorisée et il n’y a pas de gains réels financiers à faire un report modal parce qu’on n’est pas payé, parce qu’on fait des émissions de CO2. La logique, c’est aussi vraiment dans nos entreprises.

    Les impacts, il y en a, mais après, c’est surmontable. Nous, en tant que chargeurs, on n’est pas encore aux objectifs qu’on voudrait. On doit faire aujourd’hui aux alentours de 5 à 6 % de report modal versus 1 % il y a cinq ans sur 300 000 voyages FTL en Europe. On continue d’essayer de créer des nouveaux projets, des nouveaux corridors sur différents axes. On espère que ça va s’accélérer avec les outils comme l’IA. On espère atteindre 15 % d’ici à 2030.

  • Votre plateforme est-elle connectable avec un TMS ?

    Alors elle est connectable avec un TMS, oui, il faut créer les API qui vont bien et selon le type de TMS, on peut même financer la création de ces API.

  • si je travaille avec un commissionnaire 3PL qui a la gestion de mes flux, quelle synergie sur la plateforme ?

    Les commissionnaires ne sont pas forcément les entreprises qui sont le plus facteur de changement, donc c’est la raison pour laquelle au niveau du programme Appel d’Air, on vient titiller les chargeurs pour que les chargeurs voient l’intérêt de ce report modal et qu’ils puissent ensuite faire une pression sur leur commissionnaire pour que le commissionnaire passe à ces phases de report modal.

    Donc le commissionnaire peut être complètement partie prenante du programme Appel d’Air, il n’y a pas de difficulté, il faut juste faire attention qu’il n’y ait pas redondance des flux, c’est-à-dire qu’on n’ait pas les flux à la fois par le chargeur et par le commissionnaire, il suffit de les identifier pour éviter cette redondance du flux, mais le commissionnaire est bienvenu, au contraire, à participer puisque dans le report modal.

ACTUALITÉS

Voir toutes les actus


ÉVÈNEMENTS

PRESSE
Pour aller plus loin

Lire la suite

Atelier Prospective : Vivre les Impacts du Changement Climatique sur la Supply Chain pour construire un futur désirable

« Le cerveau humain a besoin de savoir de quoi l’avenir sera fait » nous dit Sébastien Bohler, or la conviction du groupe de travail prospective est que le futur se construit ! Ils ont donc œuvré pour sensibiliser et embarquer un maximum d’acteurs de la Supply Chain afin de bâtir des scénarios désirables et des stratégies d’adaptation des Supply Chains aux risques climatiques. Retour sur le premier livrable du chantier après un an de travaux collectifs : l’atelier des périls.

Le chantier prospective :

au-delà du CO2

Les signaux faibles sont déjà présents en 2024, comme le montrent de nombreux articles de presse. En 2040, gérer les impacts du changement climatique sera notre quotidien.

Comment s’adapter aux nouvelles attentes, aux réglementations et au changement climatique ? Quelles stratégies d’adaptation les entreprises doivent-elles construire, dès aujourd’hui ? Les actions amorcées par les entreprises sont-elles suffisantes et réalistes ?

L’essentiel des efforts liés au climat se focalise sur la décarbonation du transport, or d’autres éléments liés au changement climatique impactent déjà les Supply Chains de façon marginale, mais ils deviendront plus prégnants dans le futur, il faut les considérer dès maintenant pour transformer les entreprises.

  • atelier-prospective-futur-desirable-02

  • atelier-prospective-futur-desirable-05

  • atelier-prospective-futur-desirable-03

  • Brainstorm d'une équipe sur la question d'un futur désirable

    atelier-prospective-futur-desirable-04

Les participants à l’atelier de restitution.

L’atelier de design fiction :

la concrétisation du chantier prospective

Un groupe passionné guidé par Aurélie Delemarle, Principal chez Argon&Co s’est donc lancé dans une année de travail collectif suivant des choix méthodologiques structurants :

  • Périmètre de l’étude : les 6 périls plutôt que les 9 limites planétaires. En effet, les périls peuvent être expérimentés et font appel aux émotions. De plus, ils permettent de prendre en considération toutes les catégories de la taxonomie européenne, à savoir :

    1. la hausse des températures ;
    2. l’augmentation des tempêtes violentes ;
    3. la perte de biodiversité ;
    4. les inondations ;
    5. la montée des eaux ;
    6. le stress hydrique.
  • Scénarii d’impacts plutôt que de transition ou de changement climatique : l’étude s’intéresse aux impacts directs ou indirects sur les 4 fonctions essentielles de la Supply Chain (demande, approvisionnements, production et distribution logistique).

Les résultats de ces travaux seront publiés au cours de l’année (Livrable péril​, PESTELs, Nouveaux Récits​, 1 ou 2 articles scientifiques​). Le premier d’entre eux a fait l’objet d’un test grandeur nature avec les membres du Lab SupplyChain4Good.

Le premier livrable du groupe a pris la forme d’un atelier de prospective de 3 h par design fiction. Ce parti pris s’explique par la capacité à embarquer les participants dans l’histoire, à leur faire vivre et donc mieux mesurer les impacts du changement climatique.

Zoom sur les outils utilisés lors de l'atelier

Les artefacts du péril sur la biodiversité

Cette approche immersive a séduit, renforçant l’engagement à passer à l’action.

Les participants ont à leur disposition une mallette de jeu regroupant des artefacts​ (objets tout droits venus de 2040) et une note explicative à destination des animateurs, avec notamment le contexte du scénario synthétisé via un PESTEL.

La biodiversité :

« parent pauvre de l’ensemble des enjeux du changement climatique »

Voici un enjeu qui tenait à cœur à certains des participants, en effet on parle bien plus souvent de la hausse des températures par exemple que de la biodiversité. « On est sur un sujet de footprint de la Supply », nous raconte Tariel Chamerois, CSR & Sustainability Manager France & Morocco pour DB Schenker dans un contexte où les entreprises sont dans l’obligation de réduire des sites de production, en l’occurrence éoliens, parce qu’ils sont sur une zone de migration d’oiseaux.

Argent

Cet atelier dit du « péril biodiversité » donne l’enjeu de la limitation des accès aux fonciers, avec des zones sanctuarisées où l’on ne pourra plus s’implanter.

Puis évidemment ce thème ouvre la question de la budgétisation et de l’impact sur les prix. Comment valorise-t-on la biodiversité ? Quel est le prix du poisson ? Quel est le prix des oiseaux ? La biodiversité fournit tout un tas de ressources et/ou de services écosystémiques qui sont aujourd’hui gratuits ou considérés comme tels et donc l’idée première serait de la réintégrer dans les budgets futurs.

Aujourd’hui pas de valeur, le groupe du jour conclut donc que le cadre réglementaire doit et va évoluer.

Si l’on reprend le cas de la pêche, aujourd’hui ce qu’on compte dans le prix de la vente du poisson, c’est uniquement l’énergie et les ressources humaines qu’il a fallu pour aller pêcher le poisson, mais pas du tout la ressource poisson qui elle est gratuite une fois qu’elle est prise. Demain, peut-être qu’il va falloir considérer le fait de la régénérer comme c’est aujourd’hui très bien fait par le modèle FSC par exemple (plantation d’arbres en contrepartie de ceux prélevés).

Pénélope Laigo, Sustainability & QHSE Group Director chez FM Logistic

Enfin, un autre impact pressenti : le devoir de concevoir des Supply Chains biodiversity friendly. C’est-à-dire des business modèles, des bâtiments, des flux et solutions qui tiennent compte dès le départ des potentiels impacts sur la biodiversité et donc comment, les éviter voire avoir des impacts positifs, régénératifs.

Il est impératif pour les entreprises de développer des stratégies proactives et intégratives qui tiennent compte de tous les aspects du changement climatique, incluant les impacts sur la biodiversité. Cela nécessite de repenser les modèles économiques, les infrastructures et les processus de manière à minimiser les impacts négatifs et à promouvoir des pratiques régénératives. L’engagement collectif et l’innovation seront essentiels pour transformer les Supply Chains et assurer leur résilience face aux défis climatiques à venir.

ACTUALITÉS

Voir toutes les actus


ÉVÈNEMENTS

PRESSE
Pour aller plus loin
  • PRIX DU MEILLEUR ARTICLE EN SUPPLY CHAIN DURABLE • ÉDITION 2024

    France Supply Chain et l’AIRL-SCM lancent la 3e édition du Prix du Meilleur Article en Supply Chain Durable.

    En savoir plus

  • COMMENT CONSTRUIRE DES SUPPLY CHAIN CIRCULAIRES ? RETOUR SUR UN ATELIER DE RÉFLEXION COLLABORATIVE
    Entreprises, institutions, académies, collectivités et associations affirment ensemble que la Supply Chain circulaire est incontournable pour une économie circulaire.

    En savoir plus

Lire la suite

Challenges Plan de Décarbonation : des ateliers privés inédits

« Réduire l’impact de sa logistique sur notre environnement et contribuer à atteindre la neutralité carbone nécessitent d’aller bien au-delà d’une vision encore trop dominante qui consiste à croire qu’une transition énergétique des poids lourds vers les biocarburants, l’électrique ou l’hydrogène seuls sont suffisants et que c’est aux transporteurs de régler tout le problème. » C’est ainsi que Yann Briand, l’un de nos 2 challengeurs résume le besoin de travailler ensemble à l’amélioration des stratégies de décarbonation des entreprises. Comment ? En partageant et en se remettant en question.

Depuis 2023, en petit comité privé, 3 ateliers engageants ont été menés dans le cadre du Lab SuppplyChain4Good de France Supply Chain en collaboration avec 2 think tanks. Apprenez-en plus grâce à l’interview croisée de leurs experts.

  • Photo de Yann Briand

    Yann BRIAND

    Chief Scientific Officer – Deep Decarbonization Pathways (DDP) initiative Climate, Energy and Transport expert

    Logo IDDRI
    L’Iddri est un think tank qui facilite la transition vers le développement durable

  • Photo de Reuben Fisher

    Reuben FISHER

    Chef de Projet Fret

    Logo The Shift Project
    The Shift Project est un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone

Pourquoi l’IDDRI et The Shift Project se sont-ils impliqués dans ces ateliers ?

Yann Briand

L’intérêt de ces échanges, c’est de construire un espace de confiance où les entreprises peuvent humblement présenter où elles en sont de leurs réflexions, expliquer leurs problématiques, et accepter les critiques. Ce qui nous rassemble doit être la volonté de s’améliorer et d’être encore plus performant. L’organisation de ces dialogues doit continuer à permettre cette liberté de ton qui fait sa force et permet d’éviter que cela devienne un exercice de communication entre-soi. Elle doit continuer à rassembler des directeurs Supply Chains, mais aussi des directeurs RSE, achats, commercial, et même CFO, et leurs équipes !


Reuben Fisher

Les challenges de décarbonation sont l’occasion pour les entreprises participantes de partager quelque chose de critique — comment concilier la volonté économique (profits, croissance) avec les impératifs énergétiques et climatiques. En effet, notre point de vue au Shift Project est que les limites physiques telles que la quantité d’énergie disponible à un moment donné, ou la quantité totale de gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont encore plus contraignantes que des concepts économiques.

Groupe de dirigeant dans les locaux Avril

Atelier dans les locaux du Groupe Avril

Que signifie « partager son plan de décarbonation » pour les entreprises que vous challengez ?

Reuben Fisher

Les entreprises expliquent comment elles se transforment pour rendre leurs activités et services pérennes dans les décennies qui viennent, et à court terme nous utilisons différentes grilles de lecture pour cela. D’entrée, si les chiffres clefs de l’entreprise ne font pas mention de l’énergie ou des émissions, cela donne l’impression que l’entreprise pense pouvoir fonctionner « hors sol », sans besoin d’énergie, sans émettre de gaz à effet de serre. Quand les « one pager » des entreprises comporteront ces informations, au même niveau & au même titre que le CA, l’EBITDA, le nombre de collaborateurs-rices ou les sites à travers le monde, nous aurons franchi un pas intéressant !

Pour entrer plus dans le détail, ensuite on s’intéresse à la valorisation du CO2 par l’entreprise — applique-t-elle un prix interne à la tonne de CO2, & si oui dans quels contextes — que les investissements ou aussi pour les achats courants ? Est-ce que le prix est le même que pour les émissions évitées ? Sinon quelle est la logique derrière la différence ? En allant plus loin, nous avons vu des résultats financiers d’entreprises qui étaient présentés déduction faite de l’impact financier du CO2.


Yann Briand

Cela signifie que les entreprises doivent partager les principales transformations qu’elles souhaitent mettre en œuvre et surtout les conditions qu’elles mettent en place pour y arriver ! Par exemple, cela peut nécessiter de requestionner avec ses fournisseurs et ses clients, les organisations logistiques propres à chaque chaîne de valeur et à chacun, qui limitent les possibles choix logistiques pour sortir du tout camion entre autres. Il faut changer les contraintes des services logistiques de coût et de délai entre autres. Cela peut nécessiter aussi de revoir ses stratégies d’achat et commerciale pour repenser les produits et la localisation de ces fournisseurs et clients afin de réduire les quantités, le poids ou les volumes utilisés et également les distances à parcourir entre la matière première et le client final. En bref, réduire les émissions du transport de marchandises nécessite des actions fortes des chargeurs en partenariat avec leurs logisticiens et transporteurs, jusqu’à l’implication des fournisseurs et clients finaux !

La bonne prise en considération et la mise en œuvre de ces transformations nécessite d’adopter une perspective de long terme allant bien au-delà de 5 à 10 ans pour comprendre nos limites et être à même de considérer ces changements plus structurels, mais nécessaires à l’atteinte de la neutralité carbone. Qui plus est, la problématique complexe que les entreprises et tout décideur doit affronter aujourd’hui, c’est que ces changements organisationnels, complémentaires aux changements technologiques, doivent être amorcés dès aujourd’hui, mais porteront leur fruit parfois seulement plusieurs années après, et qu’ils auront un impact sur la distribution de la valeur au sein de l’entreprise et parfois au sein de la chaine de valeur.

Deux experts think tank qui regardent 2 challengers

Les experts des 2 think tanks et 2 challengeuses : Pénélope Laigo, Sustainability & QHSE Group Director FM Logistic Corporate et Lucie Aitsahalia, Responsable Énergie et Environnement Groupe FM Logistic

Quels sont les éléments critiques à aborder en dehors du calcul CO2 ?

Yann Briand

Pour mieux comprendre comment les décisions peuvent changer, nous discutons et continuerons à discuter avec la diversité d’entreprises de France Supply Chain (chargeurs, logisticiens et transporteurs) sur le fait de :

  • adopter une stratégie systémique alliant transformations technologiques et organisationnelles ;
  • penser à 2050 pour revisiter la cohérence des choix pour les 5 prochaines années.

Reuben Fisher

Globalement, en dehors de la consommation des bâtiments, la consommation énergétique est assez peu suivie, à la fois en termes de quantité totale, ainsi que les types d’énergies utilisées. C’est assez surprenant pour un secteur dont la dépendance aux énergies fossiles liquides est flagrante, car un récent rapport du Shift (pour le ministère des armées) indique une baisse de plusieurs dizaines de % de la quantité de pétrole disponible d’ici 2050. C’est dire s’il est critique d’anticiper & d’entamer la transformation énergétique dès aujourd’hui, faute de quoi des entreprises risquent de se trouver comme des actifs échoués dans le monde sous forte contrainte énergétique qui se profile.

Félicitations aux 8 entreprises s’étant prêtées aux jeux jusqu’ici :

  • RENAULT_GROUP_LOGO_FULL_NOIR_RVB

  • michelin-logo-transparent

  • Logo_DB_Schenker

  • Directeur de Projets Supply Chain

  • remy-cointreau-logo

  • logo-point-p

  • Alternance – Chargé(e) de projets Supply Chain H/F

  • logo-legrand

Merci messieurs pour vos témoignages et votre investissement dans ce projet.


Sources :

ACTUALITÉS

Voir toutes les actus


ÉVÈNEMENTS


PRESSE

Lire la suite

Métamorphoses avec Elles : les voix du changement

Les voies du changement, cela commence aussi par la parité, la complémentarité entre l’homme et la femme. Cet article revient sur les initiatives importantes et inspirantes partagées lors d’une table ronde du SITL 2024 par des professionnels de la Supply Chain et de la logistique.

  • Sabine Vu

    Fondatrice-présidente de l’association

  • Olga Alexandrova

    Directrice déléguée au pôle « terrestre »

  • Marie Defrance

    adjointe à la présidente déléguée de la CSIAM, et membre du conseil d’administration de Femmes en mouvement

    Logo CSIAM

  • Marie-Laure Furgala

    directrice de l’ISLI au sein de la Global Supply Chain de Kedge Business School, en charge de la communauté des femmes de France Supply Chain

  • Jean-Christophe Machet

    Directeur général de FM Logistic

Comment attirer plus de femmes en Supply Chain et logistique ?

4% des conducteurs sont des femmes

En France, en 2023,

Marie Defrance : On estime qu’en France, il y a une pénurie d’environ 60 000 conducteurs-conductrices. Or, la décarbonation peut être une opportunité pour recruter plus de femmes conductrices de poids lourd, et notamment dans le cadre de l’électrification des poids lourds.

Les poids lourds électriques amènent une amélioration des conditions de travail, ce qui peut attirer plus de femmes :

  • Absence de vibrations sous le siège, puisqu’il n’y a plus de moteur thermique;

  • Plus de bruit dans la cabine;
  • Et aussi, pour les camions de la logistique urbaine qui laissent tourner leur moteur thermique, le chauffeur descend sa livraison sont exposés aux risques chimiques.

Pour compléter, pour ce qui est des initiatives des constructeurs, on peut parler de l’amélioration de la cabine, du lit, et puis les toilettes et un lavabo offrent de nouvelles conditions d’hygiène et de sécurité. On voit aussi que des solutions plus inclusives pour les femmes, elles seraient aussi bénéfiques pour les hommes.

Une table ronde à découvrir en intégralité en replay

Et en entrepôt ?

JC Machet : Quand il faut parfois porter des charges, nos collaborateurs, sont équipés d’exosquelettes, d’outils d’aide à la charge, que ce soit hommes ou femmes. Mais donc, nos métiers, qui sont de plus en plus équipés, peuvent accueillir autant des femmes que des hommes sur la manutention.

Marie Defrance : Parmi les constructeurs adhérents de l’ACIAM, il y a de nombreuses initiatives et d’indicateurs qui sont mis en place pour faire progresser les femmes, des actions de mentoring, de coaching, de formation, pour faire aussi évoluer les femmes au sein des entreprises. Donc je pense que c’est un secteur qui bouge sur le sujet des femmes et de la diversité des parcours.

JC Machet : La supply chain est un terrain de jeu extraordinaire pour accueillir les talents de demain. Et en fait, aujourd’hui, je m’excuse presque de parler des femmes dans la supply chain. Dans la supply chain, on a besoin de talents. Il faut travailler sur l’attractivité des métiers, sans distinction de genre.

L’exemple inspirant de FM Logistic

Femmes en supply chain

les femmes représentent 20% de l’effectif et 18,5% dans la branche transport et logistique

Dans l’ensemble du secteur des transports,

JC Machet : Là où on a un vrai challenge, c’est sur les jobs qui sont postés qui sont souvent couverts par des hommes. Donc là, nous, il faut qu’on progresse dans nos entreprises pour faire en sorte de trouver des aménagements qui feront que ces postes-là soient aussi accueillants et possibles d’accès pour nos collaboratrices à tout moment de la journée.

Donc, des positions mises en avant, des référentes. Et puis, dans très peu de temps, on va débuter une formation qui sera réservée pour nos collaboratrices. Parce que je crois qu’il n’y a rien de tel qu’un mouvement collectif qui va donner envie à certains, qui va rassurer, qui va encourager.

C’est la complémentarité de tous les profils. Il faut parler de diversité davantage que simplement de genre. La diversité va faire que les entreprises seront solides, fortes et résilientes, et qu’on vivra dans un collectif où chacun se sent bien.

Effectivement, la logistique, les entrepôts, le transport, ce ne sont pas des métiers où l’on imagine voir beaucoup de collaboratrices. Et pourtant, l’idée si elle était juste il y a 30 ans n’est plus vraie aujourd’hui chez nous.

Il y a 49 % de collaboratrices chez FM. Le chiffre est éloquent et j’ai envie de dire, mais c’est juste normal puisque dans un secteur où on recrute, dans un secteur où on a une dynamique de développement, dans un secteur qui se réinvente en intégrant de nouveaux métiers, de l’automatisation, qui va chercher de nouvelles compétences comme l’informatique, comme la data, comme l’analyse, comme effectivement aussi les notions de développement durable. Malheureusement, je dois reconnaître, au niveau des cadres, nous sommes à 41 %, mais à nouveau, c’est au-delà des idées reçues. Et j’ai envie de communiquer, moi, sur ces informations positives.

On a besoin de toutes les compétences et c’est juste impensable chez FM qu’on ne puisse pas aller recruter dans 100 % du potentiel.

Les difficultés de la formation et du sourcing des talents

Femmes en supply chain

le nombre de femmes qui sont rentrées, qui ont postulé en école d’ingénieur a baissé de 6%

En 2023,

M.L. Furgala : je ne suis pas à la parité dans le sourcing de mes étudiants. Je suis à 70 % d’hommes, 30 % de femmes. C’est un petit peu moins déséquilibré sur la partie internationale. J’ai plus de femmes avec des profils internationaux qui viennent dans mon master. Néanmoins, je constate effectivement chaque année une érosion des profils de type ingénieur qui pèse à peu près pour 30 % de mon recrutement.

La Suisse est en train de mettre en avant un projet 2030, parce qu’ils ont bien conscience que s’ils ne recrutent pas suffisamment de personnes en logistique et supply chain, ça sera un frein au développement économique du pays. Il serait temps que la France se bouge à ce niveau-là.

C’est un marché qui recrute et on manque de bras, il faut recruter, et on manque d’attractivité. Et c’est vrai que chez France Supply Chain, on y travaille beaucoup. Rendre attractif un métier méconnu, un métier qu’on a toujours du mal à expliquer à son entourage.

Des solutions à penser différemment par le monde

M.L. Furgala : Et pourquoi aussi c’est important qu’on ait des femmes dans ce métier ? Parce que sinon, les outils qui vont être mis en place vont être genrés. Vous avez parlé de l’intelligence artificielle. Si les femmes ne participent pas à l’élaboration de ces outils, eh bien les outils d’intelligence artificielle seront genrés.

Et donc ça va être une boucle, mais qui ne sera pas vertueuse. Ça va être une boucle qui ne va pas aller dans le bon sens. Donc il faut qu’on travaille notre attractivité au sens large. On ne peut pas se passer de la moitié de la population dans le monde.

Les étrangers l’ont beaucoup plus compris que nous. Il y a beaucoup plus de femmes dans des pays autres que la France

JC Machet : Alors là, on partage des réalités un peu différentes et on voit que la culture donne une certaine impulsion. On a effectivement le ratio que je vous ai dit au niveau du groupe, 49 %, le regard est un peu différent d’un pays à l’autre. On a plus de 50 % de collaboratrices, par exemple, en Pologne. Et chez nos managers aussi, c’est-à-dire qu’on a beaucoup de cadres et de managers femmes en Pologne.

Mais beaucoup de pays sont dits matriarcaux, de mon point de vue. Et par contre, il y a d’autres pays où on a encore beaucoup de choses à faire. Nous sommes en Inde. Et là, par contre, on a un taux de féminisation de l’emploi qui est extrêmement faible, moins de 10 % de collaboratrices.

Qu’est-ce que l’on fait, par exemple, pour accompagner ce mouvement, puisque c’était une de vos questions ?

Nous avons ouvert une classe, avec la fondation du groupe et avec l’implication de nos collaborateurs, pour ramener et réaccueillir les jeunes filles qui avaient été déscolarisées pour qu’elles puissent remonter dans le train. Parce que dans une famille en Inde et dans d’autres pays, les enfants sont aussi parfois des sources de revenus pour le foyer.

Pourquoi une communauté des femmes en Supply Chain ?

Femmes en supply chain

39 % selon le dernier rapport Gartner de 2023 et se raréfie sur les postes exécutifs à 26 %

La part des femmes en supply chain n’est que de

M.L. Furgala : On se sentait un petit peu seules. On avait besoin de pouvoir échanger, d’avoir un réseau. Et donc cette communauté, elle a répondu à un besoin. Et parmi les actions qu’on a développées, la notion de rôle modèle a primé. Cette jeune génération, elle a besoin de s’identifier, elle a besoin de savoir que c’est possible.

Et le meilleur moyen de leur démontrer ça, c’est de leur mettre en avant des profils inspirants. Donc on a mis en place des webinars inspirants avec des femmes qui ont des postes de direction en Supply Chain et où il n’y a aucune question de tabou, y compris sur la gestion de la vie personnelle, la vie professionnelle, la mixité et la faisabilité de mixité des deux.

J’insiste sur l’importance d’être bien accompagnée quand on est à des postes à responsabilité, parce qu’effectivement, les enfants, ça se partage au niveau de la responsabilité. Et ça passe aussi par ces rôles modèles-là des parents vis-à-vis de la nouvelle génération qu’on est en train de former.

Ce que l’on voudrait développer maintenant, c’est des outils pour aider ces femmes dans leur quotidien à réseauter, à prendre confiance en elles et à se développer pour qu’on soit un peu plus présentes au comex des entreprises, puisque c’est un métier, c’est un élévateur social, mais encore faut-il avoir de la représentativité au niveau des comités de direction.

Marie Defrance : Je pense que les rôles modèles sont très importants pour se projeter sur un parcours, pour casser aussi les stéréotypes de genre, surtout dans nos domaines du transport et de la logistique, et pour essayer, en fait, d’ouvrir le champ des possibles métiers pour les femmes dans ce secteur.

Créons des équipes et des collectifs

qui seront riches de leurs différences de genre et pas que

ACTUALITÉS

Voir toutes les actus


ÉVÈNEMENTS


PRESSE

Pour aller plus loin
  • Webinar Inspirant : tête à tête avec la Directrice Industrielle des Ateliers de Maroquinerie Louis Vuitton

    Valérie Dubois, Directrice Industrielle

    En savoir plus

  • Témoignages de Femmes Inspirantes : retour sur le 2e webinar

    La communauté des femmes en Supply Chain s’est attaquée à l’enjeu de visibilité de nos métiers auprès de leurs consœurs.

    En savoir plus

  • Témoignages de Femmes Inspirantes – Episode #1

    Les participantes et participants ont découvert des femmes authentiques, accessibles et inspirantes.

    En savoir plus

Lire la suite

Femmes et Logistique/Supply Chain, quels enjeux d’attractivité et de santé-sécurité ?

Il y a à peu près le même nombre de femmes que d’hommes sur terre. Et pourtant la part des femmes en Supply Chain n’est que de 39 % selon le dernier rapport GARTNER de 2023. Pire, leur présence se raréfie sur les postes exécutifs de la Supply Chain et tombe à 26 %. Dans un contexte où le recrutement met sous tension les secteurs de la logistique et de la Supply Chain, il est primordial de porter une attention particulière à la population féminine.

Éclairer sur les actions humaines, sociales, technologiques et organisationnelles favorisant l’intégration des femmes

L’un des outils de la communauté des #femmesensupplychain est d’alerter et de sensibiliser les professionnels au travers de conférences spécifiques. C’est dans ce cadre que Marie-Laure FURGALA, responsable de la communauté a pris part à un passionnant UX-forum organisé par le CERCLE ENTREPRISES et SANTÉ lors de Preventica Toulouse, le 19 septembre dernier.

Jacques Bouvet, Président et Anne-Marie de Vaivre, Fondatrice du CERCLE ENTREPRISES et SANTÉ nous ont rappelés à cette occasion que « le secteur Logistique/Supply Chain pèse en France plus de 10 % du PIB, soit presque autant que la Santé avec plus de 1,8 million de salariés et un CA consolidé de plus de 200 Mds €. Il est porteur d’innovations accélérées, en robotique, cobotique et aussi en organisationnel. »

Les intervenants du jour ont ainsi apporté leur éclairage et expérience sur ces sujets complexes :

  • Thomas DAUDRE-VIGNIER, Directeur des sites logistiques de BUT.
  • Samya BELLHARI-TRAHIN, Responsable Ergonomie, QVT, Maintien dans l’emploi & Gestion du handicap de GXO Logistics.
  • Marie-Laure FURGALA, passée de fonctions opérationnelles L/SC à la fonction de Directrice du Master ISLI/à KEDGE Business School.
  • Baptiste TRUILLET, Ergonome, au sein de la start up Soter Analytics.

Les premières solutions pour faire venir les femmes à la Supply Chain

Travailler sur l’attractivité des métiers auprès des femmes

France Supply Chain et son Lab Jeunes travaillent à changer l’image de nos métiers auprès des jeunes générations. L’objectif est que les jeunes arrivent à la Supply Chain par choix et non plus par hasard, et qui plus est les femmes. Pour cela, le Lab s’appuie par exemple sur des formats modernes et impactants tels que la BD.

« Ils ont besoin de nous » : démystifier les métiers de la Supply en images, une action du Lab Jeunes 2023

L’association a également choisi de mettre en avant des rôles modèles grâce à une série de Webinars nommé « Femmes inspirantes » et qui donne la parole à des Directrices des opérations, Directrice Générale, membre du COMEX, etc. En effet, on observe que la représentativité au top level influence fortement la présence de femmes en direction puis à toutes les strates d’une organisation.

La question de la visibilité est centrale et il est indispensable de développer les indicateurs en entreprises et avec la recherche. Bien que les signaux montrent une évolution positive, nous manquons de data et avant 2018, elles sont quasi inexistantes. 

Créer des aménagements spécifiques pour les femmes 

Ces aménagements se traduisent par la mise en place d’accords au sein de l’entreprise et qui ont pour but d’aider les femmes à mieux gérer l’équilibre vie pro/vie perso. Par exemple :

  • le paiement intégral du congé maternité et/ou son allongement comme le fait Géodis au niveau monde ;
  • des horaires aménagés de travail pour les femmes enceintes (qui passent en équipe de jour lorsque les fonctions sont postées) ou pour les mamans de jeunes d’enfants ;
  • des jours complémentaires maladie (jours enfants malades, etc.) ;
  • flexibilité du travail pour les postes qui le permettent via le télétravail.

Des initiatives pour faciliter l’intégration des collaboratrices

De nombreuses applications terrain ont été présentées lors de la table ronde afin de réduire la pénibilité du travail à des postes de manutention, de fabrication ou de préparation.

GXO Logistics emploie des solutions new Tech afin de prévenir les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) ainsi que pour faciliter les tâches. Ce type d’outil porte également ses fruits chez But où l’on compte 16 % de femmes en entrepôt, bien que les produits manipulés soient lourds et de grande dimension.

Pour renforcer encore l’intégration d’un personnel féminin, il est possible de déduire les déplacements via des convoyeurs, des robots collaboratifs (Cobots) qui se déplacent et amènent les produits aux opérateurs ou avec des systèmes de « Goods to Man » et d’armoires robotisées.

Autre enjeu, la réduction des poids manutentionnés. Pour cela, il existe des réponses technologiques telles que la mécanisation des entrepôts ou le déploiement d’équipements aidants (exosquelettes) ou organisationnelles comme la révision des standards (hauteur de palette 1800 mm maximum et idéalement entre 1200 et 1500 mm, poids de colis à 7-8 kg maximum, etc.).

Pour les entreprises ayant installé ce type d’innovation (SONEPAR ou LVMH par exemple), la part de femmes dans les opérations Supply Chain s’élèvent à 50 %. FM logistic nous a également remonté que le passage à l’hydrogène des chariots de manutention se traduisait par un accueil plus positif auprès des femmes qui perçoivent la recharge comme plus simple et plus propre.

Des pistes pour fidéliser ses employées

Une fois le personnel féminin recruté se pose la question de sa rétention. Voici de quoi inspirer les managers et responsables de ressources humaines :

  • grâce à une vraie politique d’équité salariale homme/femme (mesurée et transparente) ;
  • en valorisant l’engagement via des réseaux de femmes au sein des d’entreprises (« elles VMH ») ou des communautés comme la nôtre auxquelles les collaboratrices membres ont accès ;
  • du coaching spécifique en interne à destination des femmes (conférences sur le leadership, gestion de carrière, prévention du burnout, etc.) ;
  • encourager l’évolution de carrière en proposant des parcours propres aux femmes avec des projets transverses ;
  • travailler sur les problématiques de harcèlement ;
  • avec une politique réelle de recrutement paritaire en Supply Chain.

Ces actions sont loin d’être exhaustives et si le sujet vous passionne, nous vous invitons à visionner le replay séquencé par intervenant de la table ronde qui aura levé le voile sur nombre de démarches et de réflexions.

Voir le replay

Un grand merci à Anne-Marie de Vaivre pour l’organisation et l’animation de cette riche table ronde et à Marie-Laure pour ses notes 😉 et son intervention.

ACTUALITÉS

Voir toutes les actus


ÉVÈNEMENTS


PRESSE

Lire la suite

Un Replay Public pour Découvrir nos Labs, Communautés et Nouveautés

Un Replay Public pour Découvrir nos Labs, Communautés et Nouveautés

Le 21 septembre dernier, pour marquer la rentrée, nous organisions un nouveau webinar afin de présenter nos actions à nos nouveaux membres et peut-être, qui sait, à quelques futurs. L’occasion de rappeler qui nous sommes, notre fonctionnement et surtout notre raison d’être.

Accéder en un clic au chapitre vidéo désiré

Pour tous ceux n’ayant pas pu se joindre à nous en live (septembre est intense pour beaucoup d’entre nous), nous avons décidé de donner libre accès au replay de l’évènement. Cette vidéo bénéficie d’une timeline qui vous permettra de consulter uniquement les passages qui vous intéressent.

Cette session nous a également permis de lever le voile sur de nouvelles initiatives de la communauté. À commencer par celle des jeunes, incarnée par Rodrigue Branchet-Fauvet, alternant en SCM à KEDGE ISLI et PMO du Lab Jeunes.

  • De la BD pour démystifier les métiers de la Supply

  • Des vidéos motions pour faire découvrir les bonnes pratiques en Supply Chain et leur mise en œuvre

    Regarder

Autre, focus important, la présentation de la communauté des #femmesensupplychain par Marie-Laure Furgala, Directrice de l’ISLI MS/MSC en global Supply Chain de KEDGE BUSINESS SCHOOL. Quel est le but de cette sphère d’échange ? De quoi y parle-t-on ? Un exemple concret des bénéfices pour les membres ayant intégré une communauté.

Les avantages sont nombreux au sein de France Supply Chain, notamment avec une nouvelle banque de ressources. Cette plateforme privée regroupe l’ensemble des productions des Labs et communautés, soit plus de 60 replays sous-titrés de nos webinars, de 200 publications, mais aussi des fiches de bonnes pratiques, des fiches métiers ou des podcasts. Pour y accéder, nous avons préparé un rapide tuto vidéo que vous pourrez découvrir dans le chapitre « Focus sur les Avantages membres » du replay.

Enfin, les leaders des Labs présentent tour à tour leurs actualités et dernières productions dans des séquences de 10 à 15 minutes seulement dont voici le sommaire :

    • Qui sommes-nous ? De quoi va-t-on parler aujourd’hui ?
    • Focus sur les Avantages membres
    • Pourquoi des Labs et Communautés ? Quelles communautés chez FSC aujourd’hui ?
    • Lab SupplyChain4Good (prospective : impact du changement climatique sur la Supply Chain ; Economie circulaire : groupe de travail lancé ; compteur CO2 : un atelier en présentiel à Paris ; etc.)
    • Lab Richesses Humaines (comment recruter en interne pour les fonctions Supply Chain ; pénibilité en entrepôts ; Onboarding alternants ; Management de transition)
    • Lab Digital et Technologies  (résultats de l’enquête « quelles sont vos priorités en SC Digitale ? » ; travail sur des use cases internationaux et inter-labs)
    • Lab ETI / PME  (la raison d’être du Lab ; les outils adaptés aux problématiques des ETI et PME)
    • Lab Jeunes (le podcast qui donne la parole aux jeunes ; des actions pour rendre attractif les métiers de la Supply Chain)

    Pour aller plus loin :

    ACTUALITÉS

    Voir toutes les actus


    ÉVÈNEMENTS


    PRESSE

    Lire la suite

    FRANCE SUPPLY CHAIN © All rights reserved

    Credits and Legal Mentions      I      RGPD      I      S'abonner      I      Contact      I      Plan du site