
Exosquelettes : France Supply Chain via les leaders de sa communauté des préventeurs alerte sur l’écart entre innovation et usage réel
Quatre facteurs clés de succès pour une intégration réussie
À l’occasion du salon Préventica Paris, qui s’est tenu du 10 au 12 juin, France Supply Chain by Aslog a organisé un atelier collaboratif rassemblant plus d’une centaine de professionnels de la prévention et de l’ergonomie, mené notamment par Samya BELLHARI-TRAHIN Responsable Ergonomie, QVT, Gestion du Handicap Ergonome Européen Eur.Erg.® de GXO Logistics. Le thème abordé était : « Exosquelettes en Supply Chain : promesses tenues ou espoirs déçus ? ». Un sujet d’actualité qui mérite un éclairage.
Huit ans après la publication par l’INRS de son guide sur les exosquelettes au travail, la question de leur intégration reste plus que jamais d’actualité. Malgré un réel engouement pour cette technologie, son déploiement efficace se heurte encore à de nombreux obstacles. Cependant, il est important de noter que des succès encourageants sont également observés, traçant la voie pour l’avenir de ces dispositifs dans le monde du travail.

Une technologie prometteuse… confrontée à la complexité du terrain
Le secteur du transport et de la logistique est particulièrement affecté par les troubles musculosquelettiques, le mal de dos étant responsable de près de 70 % des arrêts de travail. Dans ce contexte, les exosquelettes ont émergé comme une solution possible majeure, suscitant un vif intérêt lors des premières démonstrations : « On soulève 25 kg comme une plume ! ». Malgré ce potentiel évident, ces équipements peinent encore à franchir le cap de l’expérimentation pour une intégration à plus grande échelle, se heurtant à une réalité opérationnelle bien plus complexe que prévu.
Pourtant, il existe des cas concrets de mise en place réussie de ces dispositifs. C’est le cas de cette collaboratrice en souffrance après un accident. Grâce à un accompagnement médical et ergonomique personnalisé, et à un protocole d’intégration progressif, l’exosquelette a permis son maintien dans l’emploi jusqu’à une utilisation au domicile, tant il a amélioré sa qualité de vie.
Les clés d’une intégration réussie : quatre leviers concrets
Les enseignements de l’atelier sont sans appel : pour qu’un projet exosquelette fonctionne, certaines conditions doivent impérativement être réunies :
- Co-construction avec le terrain : La participation active des opérateurs, des représentants du personnel, des managers et des ergonomes est cruciale. C’est l’usage réel qui doit guider le choix de la technologie, pas l’inverse.
- Analyse fine des tâches : Un diagnostic préalable et précis des situations de travail est indispensable. Il s’agit de déterminer où se situent les efforts principaux, quelles sont les contraintes d’environnement, et quelles alternatives organisationnelles ou mécaniques ont déjà été explorées.
- Accompagnement au changement : Un temps d’acculturation, de formation, d’essais progressifs est souvent nécessaire pour favoriser l’acceptation. L’exosquelette modifie les postures, les rythmes, les habitudes : cela demande du temps.
- Implication des parties prenantes : Les projets réussis sont ceux qui mobilisent une diversité d’acteurs service médical, ingénierie, achats, fournisseurs, prévention, ANACT, CARSAT, etc. avec un pilotage coordonné.

Un outil dans une démarche globale de prévention
Loin d’être une solution miracle, l’exosquelette est un maillon potentiel d’une chaîne de prévention intégrée. Il ne saurait remplacer une réflexion organisationnelle globale, une formation continue ou une optimisation des postes de travail. Mais, bien choisi et bien accompagné, il peut améliorer significativement la qualité de vie au travail et favoriser le maintien dans l’emploi.
France Supply Chain appelle à dépasser une vision technocentrée. L’innovation doit rester au service de l’humain, pour répondre à la réalité du terrain et contribuer à des environnements de travail plus sûrs, plus sains et plus durables.

L’innovation n’a de valeur que si elle répond à une réalité de terrain. Ce n’est pas à l’homme de s’adapter à la machine, mais à la technologie de se mettre au service de l’humain.
Yann de Feraudy, Président de France Supply Chain.

À propos de France Supply Chain by Aslog
Depuis plus de 50 ans, l’association France Supply Chain poursuit sa mission de fédérer les entreprises, les grandes écoles et les organismes de recherche pour innover, partager des bonnes pratiques et apporter des solutions concrètes aux défis d’aujourd’hui et de demain.
Think and Do Tank, regroupant plus de 450 entreprises et écoles adhérentes, 800 membres actifs engagés au sein de nos projets, et une audience de 7 000 acteurs, nous favorisons l’échange et l’action collective pour une Supply Chain plus robuste et plus responsable. À compter de janvier 2025, les activités d’intérêt général de l’association sont portées par le fonds de dotation SUPPLY CHAIN 4 GOOD, à commencer par les chantiers en faveur de la décarbonation et de la soutenabilité de nos Supply Chains.
Contact presse : Marie-Laure Laville – MLD Consulting – Tel. : +33 (0)6 18 14 85 36 – mllaville@mldconsulting.fr