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Faire carrière en Supply Chain : le BAC +5 est-il la clé ?
A l’occasion du lancement de la 3e édition de notre “Guide des formations supérieures en Supply Chain”, étudiants, parents et professionnels étaient réunis ce 23 septembre le temps d’une soirée autour d’une question : le bac+5 est-il la clé pour faire carrière en Supply Chain ?
Derrière cette interrogation, c’est tout le rapport entre diplômes, compétences et évolutions du secteur qui a été débattu par nos intervenants aux parcours variés et inspirants.
Comment tout à commencé
« L’offre de formation en Supply Chain ne cesse de se développer et d’évoluer. Comment se repérer dans ce foisonnement ? Comment aider les jeunes à identifier la formation qui leur correspond le mieux ?
Après 2 premières éditions, France Supply Chain a travaillé pendant un an, avec l’aide d’une apprentie, Houlda WOROU, pour recueillir toutes les informations nécessaires et préparer une 3e édition que nous avons souhaité entièrement digitale afin de pouvoir l’actualiser plus facilement et en faciliter la consultation.
C’est un travail de grande ampleur qui a été réalisé et nous espérons qu’il sera un outil utile pour chacun. » Loïc LASSAGNE -HR General manager – Supply Chain chez Renault Group & Leader du LAB Richesses Humaines.
Faire carrière en Supply Chain : la formation reste incontournable
A l’heure où le secteur de la Supply Chain est en pleine croissance, il reste encore trop peu connu des jeunes générations. Notre guide a donc pour objectif de les éclairer et de les accompagner dans leurs choix.
- Plus de 200 formations référencées, dont 30 nouvelles, couvrant l’ensemble du territoire.
- Un format 100 % digital, interactif et mis à jour en temps réel, pour coller aux évolutions du secteur.
- Une accessibilité renforcée : étudiants, professionnels en reconversion ou entreprises y trouveront des réponses adaptées à leurs besoins.
Il s’adresse à 3 grandes publics :
- Aux étudiants en recherche de formations et, éventuellement à leurs parents ou sponsors financiers.
- Aux entreprises qui recherchent de jeunes ou moins jeunes talents pour leurs Supply Chain.
- Aux instituts et organismes de formation qui peuvent faire valoir leurs cursus tout en regardant ce qui se fait ailleurs.
Tous les chemins mènent à Rome…ou à la Supply Chain
Tout au long de la soirée, nos intervenants nous l’ont rappelé qu’il n’existe pas un seul parcours type pour accéder aux métiers de la Supply Chain. Une grande variété de passerelles est possible allant du bac+2 au bac+5 , sans oublier les formations continues pour les professionnels en activité.
La preuve en image :
Aujourd’hui la Supply Chain s’enrichit de trajectoires multiples et nos intervenants l’ont bien compris. Du schéma à la réalité, leurs parcours ainsi que leurs conseils vous en donne un aperçu :
Vincent Barale, Vice-président Supply Chain chez Louis Vuitton
- Parcours universitaire
- Son poste de responsable logistique chez Carrefour l’a mené jusqu’à Hong Kong
- Cadre chez Louis Vuitton depuis 22 ans
“Si vous faites un bac +5 ou une école d’ingénieur, c’est pour monter dans la hiérarchie et avoir un poste de direction. Dans un poste de direction, on va demander à la personne d’avoir une vue globale, d’être capable de faire un plan stratégique, de faire des choix structurants pour l’entreprise, parfois des investissements lourds, etc. Mais pour être crédible à ce niveau, il faut se rapprocher du terrain. Un ingénieur qui reste derrière ses écrans n’ira pas très loin.
En revanche, si vous sortez d’un BTS ou d’un IUT, le terrain, vous le connaissez déjà. Vous devez vous cultiver. Allez faire des expositions, allez au cinéma, lisez des bouquins, mais sortez du terrain sinon vous serez trop vus comme des gens méga opérationnels.”.
Rodrigue Branchet-Fauvet, E2E Supply Graduate Program chez Renault Group
- Parcours universitaire
- A effectué deux masters : un en université, l’autre en école de commerce pour se spécialiser en Supply Chain
- A eu l’opportunité de partir à l’étranger grâce à des stages et des échanges internationaux
- Travaille aujourd’hui chez Renault Group
“Lors de mon premier master, j’ai décidé d’en refaire un deuxième pour me spécialiser et comprendre ce qu’était la Supply Chain, et ne pas rentrer directement dans le monde du travail en étant perdu et sans avoir de vision globale parce qu’au début je résumais ça à des camions et des transpalettes, mais ce n’est pas du tout ça.
Ce deuxième master m’a apporté cette vision plus globale, mais il me manquait des expériences professionnelles que je n’avais pas acquises au sein de mon parcours universitaire, où j’en avais profité pour faire des stages à l’étranger et des échanges internationaux.”
Baptiste Coccia, Chargé de projet gestion de stocks et logistique en alternance au CNR (Compagnie Nationale du Rhône)
- BTS commerce international
- Un an en Nouvelle Zélande pour apprendre l’anglais
- 8 ans dans le transport et la logistique
- A voyagé en Asie puis en Australie
- A repris ses études et vient d’entamer son master à Lyon en alternance
“Mon objectif en reprenant mes études et ce master est d’acquérir toutes les compétences que je n’avais pas forcément puisque moi j’étais vraiment spécialisé dans le transport maritime et aérien.
Donc là je touche un peu à la logistique, à la gestion de stock et en parallèle avec mon master, je me spécialise dans les achats, ce qui me permettra d’avoir une vraie diversité dans mes compétences, et c’est, je pense, des profils qui sont recherchés sur le marché de l’emploi et notamment en Supply Chain. En plus, ce master a une reconnaissance au niveau international donc ça me permettra par la suite de postuler plus facilement sur des postes à l’étranger.”
Laurence papeil, Directrice Supply Chain chez RAJA
- A travaillé 10 ans après son BTS
- A repris ses études à 32 ans avec trois enfants en bas âge pour “cocher la case du bac+5“
- Master International Logistics and Transport
- Une détermination qui l’a conduite au siège mondial d’Energizer aux Etats-Unis pour le poste de Global Logistics and Distribution Director
“On peut ne pas systématiquement démarrer avec un bac +5, mais c’est plutôt après, comment on gère toutes les opportunités que l’on peut avoir et je pense que c’est ça qui est important, c’est de faire des choix structurants, des bons, parfois aussi des mauvais, mais l’important c’est de rebondir, et vraiment d’avancer indépendamment du fait que oui ou non, on a un niveau d’étude qui correspond au poste que l’on nous donne.“
Le mot de la fin
Tout au long de la table ronde ils nous l’ont rappelé : il n’existe pas qu’un chemin linéaire pour réussir dans le monde de la Supply Chain. Alors oui, étudier dans une grande école et faire de longues études sera toujours valorisé, cependant, l’expérience est un tremplin social pour gravir les échelons. On peut débuter en bas de l’échelle et monter rapidement en compétences et en responsabilités.
Aujourd’hui, beaucoup choisissent la voie académique. La vraie question devient alors : comment se démarquer ? Voici un récap des conseils de nos intervenants :
- Aller sur le terrain : vivre l’usine et l’entrepôt pour comprendre la réalité opérationnelle et préparer son évolution vers la direction.
- Élargir sa culture : nourrir sa vision stratégique au-delà de l’expertise technique.
- Valoriser ses différences : s’ouvrir à l’international, apprendre l’anglais voire plus, développer son aisance relationnelle.
- Se projeter dans 20 ans : définir une vision de carrière à long terme et se demander si le chemin emprunté reste aligné avec ses envies.
- Oser : rester curieux, tester, prendre des risques.
- Entretenir son réseau : prolonger les échanges et le networking.
